Le blog des éditions Libertalia

Gatti, hommage.

jeudi 6 avril 2017 :: Permalien

Armand Gatti par Yann Levy

La première fois que j’ai entendu parler d’Armand Gatti, c’était en 1996, lors du festival d’Avignon. Il y jouait dans le cadre du « off » et, sur les affiches, le « A » de son patronyme était cerclé à la manière du symbole anarchiste.
Quelques années plus tard, installé à Montreuil et devenu prof, j’ai eu enfin l’occasion de le rencontrer et la joie de faire la connaissance de toute son équipe. Immense gaillard citant Hölderlin, généreux et merveilleux conteur, poète toujours heureux d’échanger avec son prochain, qu’il soit bien-né ou enfant du peuple, comme lui le fils d’Auguste G., l’éboueur de Monaco.
En écoutant Gatti, on entrait dans une famille. Celles des combattant-e-s et des lettré-e-s, celle d’Ulrike Meinhof et de Georges Guingouin, Makhno, Sacco et Vanzetti, Walter Benjamin et Rosa Luxemburg, Manouchian et Olga Bancic.
Il portait une veste en cuir, qu’il disait être celle de Durruti. Il la tenait de May Picqueray. Mythe ou réalité, avec Gatti, on ne savait jamais trop.
En quinze ans, je l’ai souvent entendu déclamer ses textes en public. Au début, la diction était hésitante puis, après quelques minutes, le vieux chêne s’ébranlait et rien ne pouvait plus l’arrêter.
Dante Sauveur Gatti, nous poursuivrons ton combat pour un monde juste et beau. Venceremos !

N.N.