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États d’urgence dans La Révolution prolétarienne

vendredi 25 août 2017 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

États d’urgence dans La Révolution prolétarienne, juin 2017.

Regroupant un collectif de photographes indépendants, ce volume propose un recueil d’images illustrant l’état de crise sociale, écologique et migratoire en cours. Il est ouvert par un court texte de Jean Stern, rédacteur en chef de La Chronique d’Amnesty International France, sur l’état d’urgence : « C’est un recul continu des libertés, auquel on assiste avec cet empilement de lois. On ne peut que frémir en songeant à l’usage que Marine Le Pen pourrait faire de ces “capacités de pouvoir”. » Vient ensuite un ensemble collectif sur les manifestations parisiennes contre la « loi travail » et les rassemblements « nuit debout », place de la République. Dans ce visuel dynamique qui met en avant la diversité des situations, des lieux et des actions de protestation (entreprises, lycées, universités, espace public), on retiendra également les messages mis en avant par les manifestants, tel ce personnage face aux CRS suréquipés derrière leur bouclier avec une pancarte où figure l’inscription « Ne me frappez pas, je suis un civil en civil ». Ou cet autre manifestant qui, avec en arrière-plan la façade de l’Assemblée nationale, lève les bras avec un panneau demandant « Démocratie t’es où ? ». Il se termine par une belle double page nocturne de la place de la République où de nombreuses personnes tiennent les lettres géantes du slogan : « Rêve générale » !
La partie suivante donne des portraits de victimes de la répression et une tribune souligne la précarité des reporters indépendants qui ont réalisé ces images dans des conditions de plus en plus difficiles. Les cinq parties suivantes présentent le travail d’un seul photographe sur un sujet particulier : Yann Levy propose des clichés de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, Julien Pitinome de la « jungle » de Calais, Valentina Camu des réfugiés dans le 18e arrondissement de Paris, Valérie Dubois des réfugiés mineurs, également à Paris, enfin Nnoman de la mobilisation après la mort d’Adama Traoré, le seul à proposer des clichés en noir et blanc.
Loin du sensationnalisme des médias dominants, cet ensemble de photographies sociales est une belle mise en images des mouvements sociaux qui ont fait, et vont faire, notre actualité.

Louis Sarlin